New York représentait la ville de mon émancipation ultime, la folie de ma 21 ième année. Elle avait laissé une saveur si vive dans mon être. Je brûlais d’envie de faire connaître à mon fils adolescent cette effervescence si particulière. J’avais aussi soif de retrouver l’énergie de ma jeunesse,me prouver que j’en étais encore capable à ses côtés et espérer faire renaître en moi cette délectable insouciance perdue.
Nous n’avons pas préparé ce voyage. Nous avons souhaité tous deux nous faire surprendre par la “Big apple”. Saisis par le bruit incessant de cette ville qui ne dort jamais, cette ville debout qui vous regarde, cette sensation d’appartenir immédiatement à une fourmillière. Nous avons arpenté ses rues et ses avenues en goûtant chaque instant de vie jusqu’à l’épuisement de nos pieds. Nous ne nous étions fixés aucun site, juste vivre à l’américaine l’histoire d’un instant.Portés par la foule parfois, nous avons souvent choisi de nous égarer comme pour nous imprégner durablement de “Gotham”. Construire des souvenirs partagés avec une telle intensité à mon fils était mon désir le plus cher. Telle une lionne, je le préparais à affronter la turpidence de la Cité en lui transmettant ses codes vers sa propre émancipation. Cette série est un héritage de notre périple dont il est sorti grandi et moi ressuscitée.